De la Tanzanie au Kenya

Sachant que nous avions à nous rendre au Kenya, nous avons donc entrepris une longue route après un bon petit déjeuner: Dans nos jeeps à 7 places, nous avons pris le chemin vers la frontière.

En route, nous nous sommes arrêtés dans un petit bled tanzanien où nous avons été la curiosité de tout le village. Installés sur un genre de terrasse, avec un oeil bien aiguisé surveillant nos véhicules puisqu’il y avait subitement beaucoup de circulation dans les parages, nous avons mangé nos boîtes à lunch préparées par l

’hôtel: Un oeuf cuit dur, une poitrine de poulet dans du papier d’

aluminium, un jus de mangue, une banane... Un classique de boîte à lunch africaine! Pour une dernière fois, j’ai bu une bonne bière Kili (et non, je n’en ramène pas une à Serge!!!... Tant pis pour lui... ;)))

Nous sommes arrivés aux douanes du Kenya en après-midi: Tout un décor... Tout est croche, tout le monde semble méchant et non accueillant... Habituellement, les touristes n’entrent pas au pays par cette frontière mais pour nous rendre où nous devions aller, il s’agissait du chemin le plus court. Nous avons donc à nouveau fait prendre nos empreintes et tout le kit puis nous avons traversé le pont séparant les deux pays à pieds: Très bizarre comme impression.

De l’autre côté, nous sommes embarqués à bord des jeep de Big Expedition: Les mieux jusqu’à présent. Notre chauffeur semblait très compétent... Une chance...

Suite aux crues des eaux des dernières semaines, les routes étaient incroyablement abîmées. Ces routes de terre rouge souvent difficilement praticables étaient atroces. Nous revolions partout dans le véhicule mais cela était quand même très drôle... Nous savions que la route pouvait prendre de 4 à 6 heures: Donc aussi bien avoir du fun!!!

J’ai commencé à trouver cela moins drôle lorsque nous sommes arrivés à un pont à demi effondré: La première partie était affaissée et des habitants locaux s’affairaient à combler le trou avec des souches d’arbres et d’immenses roches afin que nous puissions passer... Pas rassurant du tout... J’ai refusé de rester dans le véhicule, de peur que le pont soit emporté et je l’ai traversé à pieds. De façon presque miraculeuse, notre chauffeur à réussi à traverser sans que le jeep ne verse... Je déteste ces situations et j’en avais mal au coeur...

Croyant que le pire était passé, nous avons roulé encore pendant un bon bout de temps avant d’arriver à mon pire cauchemar: Le niveau d’eau d’une rivière était tellement montée et le courant était tellement fort que le mini pont était recouvert d’eau et de boue... Dans ma tête, il était impossible de passer par là... La situation ressemblait à ce que nous voyons parfois des crues en Indes mais cette fois, ce n’était pas à la télé que ça se passait. Étant le premier véhicule, nous devions en plus ouvrir la route pour les autres qui nous suivaient: Encore moins rassurant.

Lorsque j’ai constaté la situation, j’ai pensé traverser à pieds puisque des gens de la place réussissaient à y marcher afin de délimiter les bords du pont (qui, soit dit en passant, n’a pas de côtés. Il ne s’agit que d’une plaque rudimentaire de ciment de déposée sur quelques piliers tout aussi rudimentaire). Mais pour moi, il était certain que si je débarquais, je me faisais emportée par le courant... Notre conducteur est débarqué de notre jeep afin d’aller voir par lui même et en rembarquant, il nous a dit un ‘’Haccuna Matata’’: J’ai pensé qu’il tournait de bord mais non, il s’est mis à avancer... Moi qui est habituellement très orgueilleuse, je me suis mise à pleurer... Mes sanglots étaient incontrôlables: Je pensais à mes enfants... Ça a peut-être l’air cliché mais j’ai eu tellement peur de mourir juste pour satisfaire mon envie de voyager... J’étais littéralement atterrée...

Une fois rendue sur l’autre rive, je dois avoir continuer à pleurer au moins 20 minutes: Rien à faire, ça n’arrêtait pas de couler... Nous avons continué notre chemin très accidenté (trous de boues, petites rivières débordantes mais sans ponts et tout le kit!) puis après 12 heures de trajet, nous sommes enfin arrivés à notre lodge

Tipilikwani Mara Camp. Malgré l’heure très avancée, le patron nous attendait et un excellent repas également... Croyez-moi, la bière a été bonne ce soir-là!

Des hommes Massaï sont venus nous installer dans nos tentes de très grand luxe, en nous assurant qu’ils faisaient le guet tout la nuit pour éviter des incidents avec des animaux sauvages puisque nous étions dans un parc... Je trouvais que cette menace n’était vraiment rien comparée à ce que nous avions vécu dans la journée! C’est donc comme un bébé que j’ai dormi cette nuit-là...

Comments

[viensl]

Finalement,je crois qu'il y aura enfin une personne de Châteauguay qui n'aura plus peur en traversant le pont Mercier!!!!!
LouisV